lundi 31 octobre 2011

Gastronomie, la France devient Challenger !

Edito de Benoit Escoffier dans la Lettre Vinomedia du 31 ocotobre 2011


Il aura fallu attendre le Guide Michelin 2012 pour prendre conscience que la France n’est plus la Patrie de la gastronomie, mais que cette place si enviable revient maintenant au Japon, avec 29 tables 3 étoiles contre 25 pour notre vieux pays. Et pourtant, ce n’est pas faute de sensibiliser le public français à la gastronomie, avec une avalanche d’émissions culinaires montrant des chefs ou assimilés chefs cuisiner dans des conditions extrêmes. Ce n’est pas faute d’avoir à LYON le plus grand salon international consacré à l’hôtellerie et à la restauration, salon incontournable aux 150 000 visiteurs de tout pays, même du Japon !


La cuisine est devenue en France une affaire trop importante et trop juteuse, pour la laisser aux cuisiniers. Maintenant, ce sont des hommes d’affaires qui ouvrent restaurant sur restaurant, surtout en dehors de nos frontières, qui managent l’une des valeurs fondamentales de notre pays. Business is business. A force de rechercher la simplicité, la facilité culinaire, on en arrive à oublier la créativité, celle qui a fait notre force et nous a permis d’être en tête de la gastronomie mondiale. Maintenant, les recettes ne sont plus inventées par le chef, mais par des sociétés industrielles qui livrent leurs petits sachets surgelés. Ainsi, vous pouvez manger la même chose du nord au sud, d’ouest en est, et d’un restaurant à l’autre. Quelle belle affaire !


Après, l’on s’étonne que la gastronomie française soit relayée au deuxième rang. J’attends de voir avec impatience l’application de l’amendement obligeant les restaurateurs à indiquer sur leur carte les produits surgelés. Il eut été plus simple d’indiquer les produits frais, certainement moins nombreux sur les cartes stéréotypées ! Il ne nous reste plus qu’à reconquérir notre place de leader, en pensant à la cuisine avant de penser business, et en retrouvant nos vraies valeurs, celles de l’époque où notre cuisine et notre savoir-faire étaient incomparables.


Benoit ESCOFFIER

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