lundi 28 mars 2011

Beaujolais, un nom difficile à porter

S’il y a une région viticole qui en a vu de toutes les couleurs, c’est bien la région Beaujolais. Il est vrai qu’avec le Beaujolais nouveau, les journalistes peu scrupuleux s’en donnent à cœur joie pour généraliser les critiques et jeter l’opprobre sur toute une région qui a du mal à s’en remettre.

Comment faire pour améliorer son image quand on a un vin de qualité aléatoire associé à une région, et qui permet à grand nombre de viticulteurs de générer de la trésorerie rapide, mais également 10 crus exceptionnels comme les Brouilly, St amour, Chiroubles, Morgon ou d’autres, dont le manque de visibilité est plus que flagrant.
 
Il suffit de parcourir les allées des salons de vins pour s’apercevoir que les Vignerons Beaujolais cachent leur région, et préfèrent parler de leurs crus en évitant d’aborder de façon précise la localisation régionale. L’interprofession du Beaujolais devrait réfléchir à ce point, et à l’avenir de la région. Mais aura-t-elle le temps nécessaire pour cela, et surtout la volonté ?

En dix ans, la qualité des vins du Beaujolais s’est améliorée de façon significative et les crus ont atteint un niveau qui leur permet de ne rien avoir à envier aux vins des autres régions. Mais en même temps, un tiers des vignerons a disparu. La région serait-elle maudite ?
C’est peut-être pour cela que certains producteurs préfèrent parler de Bourgogne que de Beaujolais en indiquant la localisation de leurs vins. De toute façon, La Bourgogne étant trop petite, et le coût de l’hectare élevé, La région Beaujolais pourrait bien être un jour intégrée dans la région Bourgogne !
 
Benoit Escoffier

lundi 21 mars 2011

De Hiroshima à Fukushima


Catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima
Entre ces deux évènements, 65 années de délire se sont déroulées, pour le plus grand mal de notre planète. Non, je ne suis pas un écologiste extrême, mais les évènements que nous vivons en ce moment, et en direct, nous poussent à réfléchir.
Les années 50 ont marqué le départ des 30 glorieuses, bénéfiques certainement pour la population, mais que dire de notre environnement.
Je ne m’engagerai pas dans le débat sur le réchauffement de la planète car les thèses développées (et non démontrées) sont multiples, contradictoires et polémiques. Mais nous pouvons tout de même constater qu’avant l’avènement d’internet qui a permis la diffusion en instantané de l’information, nous étions sous le joug des savants, des scientifiques, bref sous l’influence de ceux qui nous cachaient la vérité soit parce qu’ils ne savaient pas, soit parce que des intérêts économiques considérables étaient en jeu.

Chargée de campagne nucléaire - GreenPeace
Chargée de campagne nucléaire - GreenPeace France
Résultat : A force de vouloir toujours plus de pétrole, on creuse au fond des mers et s’il y a une fuite, on ne sait pas la colmater. (Faites- moi confiance, tout ce qui est entrepris est sûr et sans danger !)
 Et le nucléaire n’est pas en reste, mais là aussi, tout est sous contrôle, dixit les spécialistes en blouses blanches. Il n’y avait d’ailleurs aucune raison pour que les Vins de Tricastin changent de nom, puisque tout va bien (excepté des fuites à répétition dans la centrale du même nom !). Et maintenant, l’agriculture est dans le collimateur de la pensée sanitaire avec le déversement dans la nature de tous les pesticides plus nocifs les uns que les autres. Mais les agriculteurs ont-ils eu le choix des produits ? Quid des industries chimiques, avec leurs autorisations complaisantes de mise sur le marché de leurs produits qui détruisent tout, y compris la vie des agriculteurs. (Faites-moi confiance, tous ces produits sont sûrs et sans danger !).

Sauf que maintenant, il est plus facile de s’informer, de se documenter, et il est plus difficile de nous rouler dans la farine ! Mais certains n’ont pas encore compris cela et continuent toujours de nous dire que le nuage radioactif venu de Tchernobyl s’est arrêté à nos frontières !

Il serait peut-être temps de remettre à plat notre mondialisation galopante, et de penser à l’avenir d’une manière plus sereine, en partant du principe que d’autres voies sont possibles.

Benoit Escoffier

mardi 8 mars 2011

Sortie du Michelin, toujours un événement !

Le Guide Michelin vient de sortir sans trop de vagues. Il est vrai que cette bible centenaire dédiée à la gastronomie n’a pas besoin de massacrer tel ou tel restaurateur étoilé pour se faire de la publicité. Il est toujours agréable de voir que la cuisine Française se porte bien, et attire toujours autant de nouveaux talents. Mais que seraient ces talentueux restaurateurs sans les talentueux producteurs ?
Une bonne cuisine ne peut se faire sans de bons produits, car le goût a plus d’importance que la présentation. 
Les nouveaux chefs l’ont bien compris et ils reviennent à une structure dépouillée, en privilégiant le goût du produit, bien souvent dénaturé par des sauces sophistiquées.

Au lendemain du salon international de l’agriculture qui nous a permis de rencontrer des producteurs passionnés, nous ne pouvons que constater que ce domaine d’activité est composé aussi d’éleveurs sérieux, d’agriculteurs soucieux de préserver l’environnement, de producteurs attachés aux valeurs de nos terroirs, et c’est aussi grâce à eux que nos valeureux restaurateurs peuvent glaner des étoiles.   
Il est dommage que l’on ne les entende pas plus souvent prendre la défense des producteurs qui sont à l’origine de leur réussite. Histoire de se sentir moins seuls !

Benoit Escoffier
bescoffier@vinomedia.fr
http://www.vinomedia.fr/