mardi 28 juin 2011

Vinexpo à la sauce aigre douce

Comme tous les deux ans à Bordeaux, Le parc des expositions fait salle comble en exposants et visiteurs, et pendant 5 jours, le vin est à la fête en intérieur comme en extérieur. Nous devenons l’espace d’un instant, les témoins d’une osmose entre producteurs et acheteurs venus du monde entier. Cette année, les asiatiques sont venus en force, et pratiquement un visiteur étranger sur deux venait d’Asie. Ce que l’on ne peut pas mesurer pour l’instant, c’est le vrai motif de leur visite.

Nous savons par expérience que Chinois ou Japonais sont amateurs de grands vins, aux noms plus prestigieux les uns que les autres, et ils se pressaient sur les stands de ces fabuleuses maisons de vins et champagnes. Mais cette clientèle recherche également des vins à petits prix, et pour cette gamme, les 900 exposants étrangers venus à VINEXPO sont certainement mieux placés que les producteurs Français de moyenne gamme. On pouvait entendre ci et là des demandes frisant le ridicule, que seuls des pays avec une réglementation plus favorable, ainsi que des coûts de production plus faibles peuvent honorer. Il faut effectivement s’orienter aussi vers les pays émergents, mais l’erreur serait d’ignorer les pays qui ont fait la fortune des vins français, comme la Grande-Bretagne, la Belgique ou les Etats-Unis. Dans tous ces pays, les vins Français reculent au profit des vins de nos voisins ou des pays du nouveau monde. Certes, notre ministre de l’agriculture, lors de l’inauguration, a exhorté à exporter, mais sans apporter de mesure concrète pour cela.

Pierre Lellouche - So French, So Good
Vidéo de la Conférence de Presse "So French, So Good" par Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au commerce extérieur
Ce n’est pas parce que la France s’est dotée d’une marque : So French, So Good, que l’unité dans la filière viticole est acquise, condition indispensable pour que nous retrouvions nos places perdues, malgré les excédents commerciaux dégagés par les ventes de vins.
Alors, bravo si les Chinois sont venus en force cette année, mais Vinexpo étant un salon international, je ne pense pas qu’ils soient venus que pour nous, loin de là !

Benoit Escoffier

bescoffier@vinomedia.fr
www.vinomedia.fr

lundi 20 juin 2011

Produisons Français, Achetons Français !

Gastronomie et Vin
Gastronomie et Vin de France
Décidément, notre France économique marche sur la tête. Il n’y a pas si longtemps, j’émettais quelques observations quant aux aberrations en matière de production agricole.
En effet, non seulement nous avons supprimé certaines productions, mais nous les achetons maintenant à l’extérieur sous couvert de la mondialisation et du grand marché économique mondial, avec la bénédiction des technocrates de Bruxelles qui ne sont pas allés souvent au contact des agriculteurs européens pour pondre toutes ces mesures abracadabrantesques (c’est un mot à la mode en ce moment !).

Nous pourrions penser que ce phénomène est purement français. Que nenni ! J’ai pu constater un copier-coller en Hongrie où bon nombre d’agriculteurs se plaint de l’Europe pour les mêmes raisons. On ne produit plus Hongrois, on achète étranger jusqu’à faire venir des volailles de Chine, comme si l’élevage de ces braves gallinacés était sujet aux conditions climatiques et au terroir, pour ne pas pouvoir le faire sur place.

Tous les domaines sont concernés par cette situation contre nature et destructrice. Comment se fait-il que l’on soit obligé de convoquer le patron d’Air France pour lui signaler qu’il serait intéressant qu’il passe commande des 100 avions à Airbus plutôt qu’à Boeing ! Cela devrait être naturel. Cela ne l’a pas été pour la commande de trains passée à l’étranger plutôt qu’à Alstom. Des usines Peugeot vont fermer en France ? Pas du tout, du moins pour l’instant. Mais comme la situation économique est instable, cela laissera toujours une porte de sortie et une bonne raison d’appliquer des mesures drastiques. Que ce soit dans la filière industrielle comme dans la filière agricole, il est temps de retrouver nos racines et ne plus faire n’importe quoi sous couvert de l’Europe et de la mondialisation incontournable.

Benoit Escoffier
bescoffier@vinomedia.fr
www.vinomedia.fr

mercredi 15 juin 2011

Quand la Chine du vin s'éveillera...

Il y a une trentaine d’année, alors que nos vins Français étaient de qualité tout à fait moyenne, nous étions fiers d’annoncer que nous produisions les meilleurs vins du monde. Cela nous a d’ailleurs autorisés à limiter les actions commerciales à l’étranger puisque le meilleur vin du monde se vend tout seul. Mais c’était sans compter sur les autres pays producteurs, notamment ceux du nouveau monde. Comme nous avons pu critiquer les vins californiens, avant que ces vins nous fassent plus que de l’ombre même en Europe. Cela a eu au moins le mérite de nous faire prendre conscience que les vins étrangers n’avaient rien à envier aux vins français (surtout si nos braves œnologues participaient activement à leur montée en puissance).
Visiteurs asiatiques
C’est maintenant au tour de la Chine de pointer le bout de son nez, et cela n’inquiète pas plus que cela. Bien sûr, les conditions climatiques ne sont pas très favorables à la production de vins de qualité exceptionnelle, et les chinois sont les premiers à le reconnaître.
Mais est-ce que les habitants de notre planète ne consomment que des vins de qualité supérieure ?

C’est maintenant au tour de la Chine de pointer le bout de son nez, et cela n’inquiète pas plus que cela. Bien sûr, les conditions climatiques ne sont pas très favorables à la production de vins de qualité exceptionnelle, et les chinois sont les premiers à le reconnaître. Mais est-ce que les habitants de notre planète ne consomment que des vins de qualité supérieure ?

La consommation augmente au niveau mondial (pas uniquement parce que l’on boit pour oublier…que l’on boit), mais parce que la population croît de manière exponentielle. Alors, quand Bruxelles prône une politique d’arrachage des vignes en Europe, la Chine plante, et c’est nous qui allons être « plantés » si je peux me permettre cette expression ! Et la Chine est aidée en cela par nos œnologues qui sauront faire ce qu’il faut pour que ce grand pays devienne également une puissance viticole. L’histoire se répète donc, mais nous avons le temps de voir. Cela nous permettra de mettre la responsabilité de nos échecs commerciaux sur le dos de la concurrence déloyale.

Benoit Escoffier
bescoffier@vinomedia.fr

mercredi 8 juin 2011

Si j'étais président !


Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve que notre petit monde a du plomb dans l’aile ! Nous vivons au temps de la mondialisation qui est censée nous apporter un bien-être mérité, et c’est tout le contraire qui se passe. Qui, un jour, a eu l’idée de faire l’inventaire de ce que nous savons produire, et de ce qu’il nous manque comme ressources ? La balance commerciale Française bat des records de déficits, générés essentiellement par nos approvisionnements en matière énergétique.
Comcombre
La France est toujours une puissance agricole, et malgré tout, nous importons des produits de l’extérieur, même des concombres venus d’Espagne. Mais nous savons produire des concombres en France, alors pourquoi en importer ?
Si j’étais président, je ferai l’inventaire de nos ressources et je pourrais constater que la France peut s’auto-suffire.
Nous savons produire de quoi alimenter 60 M de Français, et pourtant, nous importons des denrées qui certaines fois, viennent de chez nous. Nous savons fabriquer des voitures, et pourtant, nous en produisons plus à l’étranger que chez nous, ce qui provoque le chômage. Effectivement, on n’a pas de pétrole, et dans les 50 Milliards d’euros de déficit commercial annuel, il y a 46 milliards pour les produits énergétiques. Mais nos fournisseurs en pétrole ou gaz nous achètent-ils autant en compensation ? J’en doute.

Il est possible d’être favorable à la mondialisation, mais ses conséquences deviennent absurdes. Importer ce que nous produisons ou savons produire, juste pour pouvoir exporter en compensation, n’est pas du bon sens. Les écologistes se félicitent de la décision de l’Allemagne de stopper le nucléaire civil, mais est-ce une bonne décision si la conséquence est de s’approvisionner en énergie nucléaire en France. C’est tout aussi stupide que de lutter en France contre la consommation même modérée de vin, tout en incitant à coup de subventions et aides en tout genre les producteurs à exporter. Il est peut-être temps que les mondialistes et les altermondialistes se mettent autour d’une table car l’avenir de notre planète ne doit pas se décider unilatéralement. Mais heureusement pour moi, je ne serai jamais président. Sur ce, je vais manger des fraises du Périgord, ce sont les meilleures.

Benoit Escoffier
bescoffier@vinomedia.fr
http://www.vinomedia.fr/