lundi 28 février 2011

Manger fait mourir !

Voilà un titre accrocheur pour une bonne émission de télévision. Nous sommes maintenant habitués au massacre permanent d’une profession, laquelle ne l’oublions pas, nous permet de manger tous les jours, je veux parler bien sûr de la profession agricole. Les viticulteurs en ont déjà fait les frais à plusieurs reprises, maintenant, ce sont les éleveurs de porcs.

Le constat est simple : nous mangeons de plus en plus de viande, nous sommes de plus en plus nombreux sur notre bonne vieille terre, et il y a de moins en moins d’agriculteurs.
Vignoble
Résultat : on produit de manière intensive, ce qui ne plaît pas aux donneurs de leçons qui se gardent bien d’attaquer les vrais coupables, je veux dire les vendeurs de produits phytosanitaires qui ne laissent pas le choix, les citadins qui achètent des terres agricoles pour construire, les consommateurs qui ne veulent pas payer le prix juste, mais plutôt le moins cher possible, les banques qui asphyxient les cultivateurs, les centrales d’achats qui usent de leur statut monopolistique, et les médias qui aiment appuyer là où cela fait mal.
Bien sûr que notre agriculture n’est pas parfaite, mais depuis des années, les agriculteurs font des efforts considérables pour améliorer leur production, pour respecter au mieux la terre qu’ils transmettront plus tard, et cela à coup d’investissements considérables sans avoir aucune vision d’avenir. Ils le font pour deux raisons : Ils n’ont pas le choix, et ils aiment leur métier.
Le dernier salon de l’agriculture l’a démontré, et a montré une chose importante : Les français aiment les agriculteurs.
Alors, continuez à taper sur cette profession pour faire peur aux consommateurs et faire de l’audience ou un bon tirage de livre : personnellement, je préfère prendre en compte et parler de tous ces paysans qui apportent du bonheur dans nos assiettes.

Benoit Escoffier

So French, So Good, So attendu !

So French, So Good, conférence de presse de Pierre Lellouche le 16 février 2011So French, So Good,
vidéo de la conférence de presse
Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur,
le 16 février 2011
Pas moins de 3 ministres, Christine Lagarde, Pierre Lellouche et Frédéric Lefèbvre pour annoncer la mise en place d’un plan d’envergure devant servir à assurer la promotion des produits agro-alimentaires français hors de nos frontières.

Je serais tenté d’indiquer que nous reconnaissons enfin la valeur inestimable, mais combien estimée, de notre patrimoine gastronomique, de nos terroirs et de nos produits de bouche que chacun nous envie. Certes, un léger flottement est perceptible lorsque l’on aborde le problème du financement de cette opération à grande échelle, pilotée également par la SOPEXA et UBIFRANCE, mais n’est –ce pas là l’intérêt de ce mouvement ?

La France manque quelque peu de moyens en ce moment, mais ne manque pas d’idées permettant de fédérer toutes les forces vives d’une filière agro-alimentaire qui fait vivre plus de 250 000 personnes.
Gastronomie
Notre gastronomie, nos vins, nos produits des arts de la table nous sont enviés par le reste du monde. Il est donc important d’exporter notre savoir faire, surtout s’il est reconnu !
So French, So Good est bien évidemment un slogan porteur. Qu’il ne devienne pas un moyen de s’auto-satisfaire ou de faire plaisir aux instances dirigeantes grâce aux festivités qui accompagnent chaque manifestation, mais qu’il devienne le vecteur dynamique d’une filière en proie au doute et à l’incompréhension.
Benoit Escoffier
bescoffier@vinomedia.fr

mardi 15 février 2011

Tempête sous un crâne

Certains lecteurs de la Lettre Vinomedia me déconseillent de temps à autres de formuler mon point de vue sur la politique actuelle, sur la crise sociale, ou sur tout autre sujet n’ayant pas au moins un point commun avec le vin ou la gastronomie. Mais ce qui se passe actuellement en Tunisie ou en Egypte, je veux dire les voyages en avion de certains membres du gouvernement, me laisse perplexe, surtout que ces deux pays font partie des destinations préférées des Français lorsqu’ils partent à l’étranger. J’avoue que je suis allé en Tunisie pour Noël et que personne n’en a parlé ?

Il y a 15 jours, j’évoquais le développement futur de Vinomedia en Chine, mais j’en avais oublié le non respect des droits de l’homme dans ce pays. Alors, faut-il y aller ? Tout les Français, hommes politiques compris et de tout bord, qui se sont retrouvés à l’exposition universelle de Shanghai ou aux Jeux Olympiques avaient-ils ou non raison d’y aller ? Si nous décidons de boycotter tout pays ne respectant pas les droits de l’homme, ou ayant un dictateur à sa tête, nous allons rester chez nous. Et encore ! La France n’est-elle pas épinglée également sur le respect de droits de l’homme.

Il y a une semaine, j’évoquais la pensée unique du vivre sain, de manger 5 fruits et légumes par jour, de ne pas boire d’alcool ou de vin. Maintenant, un éminent conseiller veut interdire purement et simplement la cigarette.
La dictature, c’est la privation de certaines libertés individuelles. Il y a les dictatures officielles et celles plus officieuses. Heureusement que pour la défense des terroirs de France et du patrimoine immatériel, nous sommes de plus en plus nombreux à défendre ce que nous considérons comme partie intégrante des valeurs de notre pays.

Mangeons enfants de la patrie !

Benoit Escoffier
bescoffier@vinomedia.fr
http://www.vinomedia.fr/

lundi 7 février 2011

Le vin, c’est bon ou ce n’est pas bon pour la santé ?

Il fût un temps pas si éloigné de nous ou quand on parlait du vin, ou d’un vin, on pouvait s’exprimer librement, et la discussion était toujours amicale, conviviale même si elle était parfois animée. Mais c’était sans compter sur une recrudescence des bien-pensants, animés par une animosité contre tout ce qui peut être assimilé à un certain art de vivre. Boire du vin= mort, accident de la route,… Manger= grossir, régime… D’ici qu’un mauvais coucheur démontre que le fait d’avoir des rapports sexuels fréquents diminue l’espérance de vie, le créneau d’avenir sera la construction de monastères pour loger tous les dépressifs.

Non, ce n’est pas un coup de gueule comme il y en a tant, c’est juste un point de vue de quelqu’un qui regrette que le martellement intensif de certains messages sans doute justifiés à l’encontre du vin ou des produits gastronomiques nous ait enfermés dans un carcan de la pensée unique. C’est également dommage que certains technocrates aient jeté l’opprobre sur le vin, tout en laissant une voie royale au Médiator, et à plus d’une centaine de médicaments nocifs, mais juteux !

Je n’appelle pas à la rébellion. Mais ce qui se passe en Tunisie ou en Egypte devrait nous faire réfléchir, et nous montrer que nous ne sommes pas obligés de céder sur tout, et de tout accepter au nom de la morale ou de la santé publique. Je lève donc mon verre en l’honneur de tous ces vignerons et ces cuisiniers qui défendent la tradition Française, et valorisent notre patrimoine culturel.

Benoit Escoffier