mercredi 29 février 2012

On les aime, nos agriculteurs !



EDITO DU 27 FEVRIER 2012


Le salon de l’agriculture ouvre ses portes comme chaque année, et le monde agricole envahit Paris. Je ne pense pas que cette relation affectueuse entre les citadins et les ruraux soit feinte.
Loin de nos campagnes, nous avons besoin d’un retour, même superficiel, à la terre pour retrouver quelques valeurs que nous perdons au fil des ans. Et nous observons ce concentré de nos terroirs avec
envie, interrogation ou nostalgie.
Bien sûr, une fois le salon passé, la vie quotidienne reprend le dessus et l’on oublie toutes les belles choses vues, dégustées, caressées, racontées.
Mais cette année, ce salon aura un avant-goût de campagne électorale (normal pour un salon agricole) où chaque candidat à l’investiture suprême honorera de sa présence le plus beau
salon du monde.
Ce sera l’occasion de promesses en tout genre et chacun pourra nous exprimer sa perception du monde agricole, nous dire que l’agriculture est l’un des piliers de notre économie et qu’il est anormal de traiter si négativement cette filière.
Bravo !
Mais le salon de l’agriculture ne dure que le temps des promesses, c'est-à-dire peu de temps, et chacun retourne à ses occupations. Les citadins à leurs problèmes de citadins, les candidats à trouver d’autres promesses à faire pour caresser dans le sens du poil et à flatter chaque catégorie professionnelle, et les braves paysans à leurs problèmes de quotas, de vente à perte, de journées qui n’en finissent pas, de succession non assurée, de surendettement et de règlementation contraignante.
Mais ils auront eu, l’espace d’un salon, le plaisir de donner du bonheur à des centaines de milliers de citadins, et cela leur aura fait chaud au coeur.

Benoit ESCOFFIER
bescoffier@vinomedia.fr

lundi 6 février 2012

Heureusement que ce n’était que de la farine !

La campagne électorale n’a pas encore vraiment commencé que cela devient amusant. Il est vrai que les rengaines anti et contre tout, surtout contre le pouvoir actuel, commencent à perdre en intensité car trop, c’est trop ! Je le dis pour ceux qui seraient tentés d’accuser encore et encore le président d’être à l’origine de cette vague de froid, qui tue les sans-abris sans pitié, ce qui ne donne aucun remords aux riches (plus de 4000€ par mois, ou 2500 €, cela dépend de là où l’on place le curseur à gauche).
Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi une personne désespérée socialement, psychologiquement, sans-abri, puisse s’en prendre à un homme de gauche, lequel annonce qu’avec lui, nous allons tous vivre dans le bonheur et que nos problèmes seront résolus, indépendamment de ce qui se passe à l’extérieur de nos frontières car le monde merveilleux de la gauche existe. A force de se montrer comme un être pur, parfait et sans reproche, on se retrouve blanc comme farine ! Imaginez un instant que notre challenger ignoré par tous il y a un an, et encensé par tous maintenant, notre sauveur du monde aille à la rencontre de vignerons en colère pour débattre des droits de plantation, du revenu minimum, de la retraite du conjoint…que se passeraitil ? C’est peut-être pour cela que cette profession est pour l’instant ignorée par tous les candidats, petits ou grands, mais c’est plus regrettable de la part des grands candidats car l’un d’entre eux sera aux affaires dans peu de temps. Discourir sur la finance, le chômage, le nucléaire, c’est bien. Mais parler de l’agriculture, de la viticulture, des terroirs et de la gastronomie, cela rend plus humain et l’on vous écoute d’autant plus que tout le monde peut comprendre ce discours. Alors, apportez-nous un peu de soleil pour réchauffer les coeurs en cette période de grands froids. Benoit ESCOFFIER