Allons vignerons de la patrie , le jour de gloire arrivera ( peut-être ! )

Voilà une bonne chose de faite , les élections municipales et cantonales partielles sont passées . Pour les uns , il s’agit d’une défaite cuisante , pour les autres , d’un simple réajustement . Rien de tel qu’une bonne élection pour contenter toute la classe politique !

Si le microcosme politico-journalistique s’est surtout attardé sur les villes de plus de 100000 habitants ( 35 ,je crois ) c’est faire peu de cas des 35965 autres communes de moins de 100000 habitants , pour la plupart en zone rurale .

Pour les vignerons de France , l’occasion de ses élections était trop belle pour se faire entendre et agir, las de compter sur l’efficacité toute relative de leurs fédérations locales ou nationales . Nombreux furent les vignerons à postuler à un poste de conseiller municipal , maire , ou conseiller général , surtout des jeunes de toutes régions viticoles , prêts à défendre la viticulture , leur métier , et le terroir . Et nombreux furent élus dès le premier tour du scrutin . Cela veut dire quoi ?

Que la viticulture française n’est pas encore à l’agonie , et que beaucoup de jeunes vignerons n’acceptent pas de baisser les bras face à une technocratie de plus en plus présente dans la vie française , prompte à décider de tout à la place de tout le monde , sans forcément connaître le domaine d’activité, mais en appliquant la loi de la pensée unique , surtout la bonne pensée unique et moralisatrice .

Je fonde donc de grands espoirs sur cette relève salvatrice , laquelle en s’impliquant au niveau communal , permettra la sauvegarde du patrimoine national et défendra les intérêts de la profession viticole contre les coups de butoir idéologiques .

Bravo à Jean-luc , Thomas , Cédric …

Que de bonnes intentions ! !

De tout temps , l’état français a toujours été très fort dans ses contradictions , et il n’y a aucune raison pour que cela cesse aujourd’hui. Je ne sais pas si notre président de la république a lu mon dernier édito , mais dans la foulée , il a décidé d’inscrire la Gastronomie Française à l’UNESCO.

Nous sommes nombreux à applaudir cette décision qui va droit au cœur de tous les intervenants de la filière viticole comme des grands chefs étoilés. Pour que ses intentions soient encore plus claires, le chef de l’état mentionne que le " vin doit être un produit du terroir qu’on ne doit pas culpabiliser ". Les vignerons vont enfin pouvoir être fiers de leur travail sans se cacher ni être montrés du doigt. On a pour habitude de dire qu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule. Il serait plus juste de dire qu’une bonne nouvelle présidentielle n’arrive jamais sans une mauvaise nouvelle: Désormais, la publicité sur Internet est interdite. Effectivement, le média Internet n’existait pas en 1991 , année de la loi EVIN, d’où l’embarras de la justice sur ce point qui a préférer botter en touche.

Et nous autres , pauvres journaleux qui pensions que de condamner la presse était scandaleux , nous n’en étions qu’au début d’une véritable chasse aux sorcières. Je pense donc qu’au moment où l’UNESCO inscrira la gastronomie Française au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, celle-ci sera totalement aseptisée, sans goût et sans saveur! Allez, je vais ce soir me consoler avec un tournedos aux morilles et une bonne bouteille de St Emilion Grand-Cru, avant qu’il ne soit trop tard.

Monsieur le Président

Monsieur le Président, je vous fais une lettre…

Que vous lirez peut-être, ou peut-être pas vu votre emploi du temps chargé!

Depuis des semaines, votre cote de popularité est en baisse , et quoi que vous fassiez, quoi que vous disiez, la chute ne ressemble pas au saut à l’élastique ou la remontée est plus que plausible.

Vous avez engagé des réformes et il est avéré que les Français ne contestent pas cette politique. Alors, que ce passe-t-il ?

Que vous chutiez dans les sondages parce que vous en demandez trop à vos concitoyens, cela peut encore se comprendre , mais la vraie raison ( que je ne connais pas ! ) n’est pas là. J’étais l’autre week-end au salon des vins organisé par vinomedia à ISSY LES MOULINEAUX. Et force est de constater que les vignerons de France ont la cote auprès des français , comme les pompiers ou les infirmières. Ils font pourtant un produit mis de plus en plus au banc des accusés, ils sont tenus pour responsables des accidents de la route, de la dégénérescence des cellules, des drames familiaux…

Mais voilà, nos braves vignerons sont aimés parce qu’ils apportent du rêve, de la convivialité, de la chaleur humaine, de l’amitié : bref, le bon sens paysan.

Loin de moi l’idée de donner un quelconque conseil , mais vous devriez peut-être venir plus souvent au contact des vignerons-paysans pour partager avec eux les merveilleux produits de notre terroir, et ne pas forcément attendre une crise viticole à solutionner pour les rencontrer 45 mn entre deux déplacements. Les caisses étant vides, je me permets de vous proposer non pas une loi, non pas une mesure, mais juste une french Attitude, en montrant personnellement que les vignerons ont le plus beau métier du monde, car ils ont en gestion une partie du patrimoine national; Monsieur le Président, puis-je vous inviter à venir déguster les meilleurs vins du monde?

Benoit escoffier