lundi 5 juillet 2010

La TVA restauration à 5.5, pour ou contre


Depuis plusieurs jours, nous assistons à une avalanche de chiffres concernant les résultats d’un an de baisse de la TVA sur la restauration.
Au départ, l’idée était bonne pour relancer un secteur économiquement touché depuis plusieurs années, mais personne n’était dupe quant aux
promesses faites par la profession.
Au bout d’un an, quel est le bilan ?
- 3.5 milliards d’euros de recettes en moins pour le budget
- 21000 emplois crées
- Prix en baisse de 1.5% en moyenne (négligeable)

Pour connaître un peu le domaine de la restauration, je pense que ce domaine a les mêmes problèmes que tous les autres domaines, ni plus, ni moins.
Comment se fait–il que dans une même rue passante, un restaurant soit bondé et un autre vide ?
Si le restaurateur comprend que son métier, c’est à la fois une bonne cuisine, mais aussi un bon service, une bonne présentation et un bon accueil, alors son restaurant marchera et la baisse de la tva n’y changera rien.
Mais si ces principes de base ne sont pas perçus comme il se doit, alors la baisse de la tva n’y changera rien non plus, mais il cessera l’activité.
Donc, la baisse de la TVA est un faux problème. Un calcul simple : 21000 emplois au smic brut, c’est égal à 378 millions d’euros, et nous avons dépensé 3.5 milliards pour cela.
Cette mesure aurait pu être efficace si tous les restaurateurs avaient joué le jeu, mais nous en sommes loin. Très peu ont baissé les prix, très peu ont investi en rénovation, mais beaucoup ont gardé pour eux le différentiel de la TVA. Ou est le contrat d’avenir dans tout cela ?
Nous connaissons le chiffre d’affaires de chaque restaurant, donc nous connaissons le montant de la TVA économisée sur ce chiffre d’affaires. N’était–il pas possible de réagir au cas par cas et de donner cette économie de TVA uniquement sur preuve d’embauche, sur preuve d’augmentation de salaire ou d’investissement ?
Cette technique était possible, et nous aurions ainsi évité des abus, mal perçues aujourd’hui dans ces temps de chasse au gaspi, alors que certains restaurateurs ont pris au pied de la lettre le contrat d’avenir, fort heureusement pour la profession.

Benoit Escoffier
contact presse : bescoffier@vinomedia.fr

Aucun commentaire: